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Ulcérations induites par le nicorandil : une étude observationnelle de tous les cas rapportés à la Banque nationale de pharmacovigilance pendant 10 ans - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.381 
V. Babic 1, , N. Petitpain 2, C. Guy 3, P. Trechot 2, A.C. Bursztejn 1, J.-L. Faillie 4, T. Vial 5, J.L. Schmutz 1
1 Dermatologie, Vandœuvre-les-Nancy, France 
2 Pharmacovigilance, Nancy, France 
3 Pharmacovigilance, Saint-Étienne, France 
4 Pharmacologie et toxicologie, Montpellier, France 
5 Pharmacovigilance, Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le nicorandil a été commercialisé pour la première fois en France, en 1994. En 1997, apparaissaient les premiers cas d’ulcérations induites par le nicorandil (UIN) de localisation buccale, suivis de nombreux cas de localisations variées : digestives, cutanées, oculaires, génitales. En 2015, le rapport bénéfice–risque de cet anti-angoreux a été alors réévalué.

Matériel et méthodes

Nous avons effectué une analyse descriptive des cas d’UIN spontanément signalés aux centres français de pharmacovigilance entre 2005 et 2014 et comparé ces cas à la littérature.

Résultats

Nous avons inclus 148 patients (108 avec des ulcérations muqueuses, 32 cutanées et 8 à la fois muqueuses et cutanées) correspondant à 190 sites d’ulcération. Les UIN muqueuses étaient principalement orales (53 %) et les UIN cutanées principalement jambières (60 %). La plupart des patients (78,4 %) avait une seule ulcération, mais certains patients avaient plus de 3 lésions. Un traumatisme antérieur était trouvé chez 23 % des patients. L’UIN était révélée par sa complication dans 12,8 % des cas, souvent une hémorragie, un abcès ou une douleur abdominale. Au total, 49,3 % des patients avaient des complications. Un décès par défaillance hémodynamique a été répertorié. La dose cumulée moyenne de nicorandil était significativement plus élevée dans les cas graves que dans les cas non graves. Le délai moyen entre le début de l’utilisation du nicorandil et le début de l’ulcère était de 41 mois. Une fois l’ulcère diagnostiqué, le délai moyen pour incriminer le nicorandil était de 8 mois. Cette période était significativement plus courte pour les ulcérations muqueuses que pour les ulcérations cutanées. Le délai médian de cicatrisation était de 30jours, après arrêt du traitement. Tous les patients pour lesquels le traitement a été réintroduit ont rechuté (Annexe A).

Discussion

Cette étude est la première analysant les rapports spontanés d’UIN à la pharmacovigilance. Dans la littérature, 199 autres cas ont été rapportés sur la même période : 173 UIN muqueuses avec une prédominance anale, 21 cutanées avec une prédominance génitale et 5 cas avec des localisations cutanées et muqueuses. Le délai moyen d’apparition des ulcères après introduction du traitement était de 41 mois également. Ce délai long est responsable de difficultés à incriminer un traitement qui semblait bien toléré auparavant, et par conséquent responsable d’un important retard au diagnostic. L’évolution est favorable à l’arrêt du traitement. La prise en charge chirurgicale est parfois inappropriée et risquée chez des patients aux lourds antécédents cardiovasculaires.

Conclusion

Cette large étude montre que les UIN peuvent se produire dans de nombreuses localisations anatomiques, qui peuvent être multiples. Les complications sont fréquentes, parfois fatales. La prise en charge consiste simplement en l’arrêt du traitement après avis cardiologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Nicorandil, Ulcères


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.381.


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Vol 144 - N° 12S

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